« Nous sommes un peuple foncièrement culturel, littéraire et artistique »
Se définissant comme un « Haïtien dans l’âme » et « jusqu’aux os », le poète-diseur et journaliste culturel André Fouad vit depuis 15 ans aux États-Unis. Il était présent lors de cette édition de « Livres en folie ».
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Gerbe d’espérance et En quête de lumière (1992), écrits en français, ainsi que de cinq recueils de poésie en créole : Bri lan Nwit (2000), Etensel Mom yo (2006), Souf Douvanjou (2010), Pye Poud (2018) et Lawouli (2019).
Nous l’avons rencontré ; il a répondu aux 03 questions de Publishers & Books.
Nous nous trouvons en ce moment à « Livres en folie », ici à Tabarre. Et malgré la crise socio-politique, de nombreux lecteurs ont fait le déplacement. Comment l’expliquez-vous ?
Nous sommes un peuple foncièrement culturel, littéraire et artistique. Il suffit de visiter nos rues, nos lakous, nos ateliers, nos clubs culturels. Même parmi ceux de nos frères et sœurs qui ne savent ni lire ni écrire, beaucoup croient profondément que le développement du pays passe nécessairement par l’éducation. C’est pourquoi ils font tant de sacrifices pour envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles. J’en ai moi-même fait l’expérience avec mes parents.
Je ne regrette pas d’avoir pris part à la 25e édition de Livres en folie, avec pour invité d’honneur le grand écrivain Dany Laferrière… C’était une véritable fête du livre, de l’art et de l’intellect. Aujourd’hui, je considère que cet événement est devenu une véritable institution, une œuvre en soi.
Vous êtes en pleine signature de votre recueil Pye Poud. De quoi parle-t-il ?
C’est, en quelque sorte, mon autobiographie en poésie. J’y raconte ce que j’ai vécu à l’étranger durant ces 15 dernières années. J’ai voyagé, j’ai vu, j’ai vécu des expériences diverses, bonnes comme mauvaises. Et j’en suis venu à la conclusion que, malgré toutes ses difficultés, le seul endroit où je me sens vraiment moi-même, c’est ici, en Haïti.
Avez-vous des projets littéraires en cours ? Quels poètes créolophones recommanderiez-vous ?
Actuellement, je travaille sur un disque de chansons qui réunira une vingtaine de poèmes interprétés par le talentueux guitariste Wooly St-Louis. Avec la grâce de Dieu, le projet verra bientôt le jour.
Quant aux poètes en créole, ils sont nombreux et talentueux. Je peux citer, entre autres : Jessica Fièvre, Adlyne Bonhomme, Darly Renois, Jessica Nazaire ou encore Gener Joalin.
Entretien avec : Marc Ricot Sony
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